Évolution de la superficie des vergers Hautes tiges traditionnels en Belgique
Les causes de disparition des vergers hautes tiges sont multiples :
- Mutation de l’agriculture engendrant mécanisation, spécialisation et intensification ;
- Arrachage soutenu par le ministère de l'agriculture dans les années 60' ;
- Urbanisation et remembrement détruisant le bocage et les ceintures de vergers autour des villages ;
- Changements d’alimentation et des modes de consommation ;
- Conversion de l’arboriculture fruitière hautes tiges en basses tiges.
Au début des années 1930, les premières importations massives de pommes venant du nouveau monde nous détournent déjà de nos vergers familiaux. C’est le début de la standardisation où le consommateur commence à délaisser les fruits de ses vergers. Après 1950, la politique agricole commune vise à industrialiser la production agricole afin de nourrir en abondance les populations. Elle restructure les fermes et les paysages ruraux. Pour des raisons de rendement et de facilité d’exploitation, les superficies des parcelles culturales sont augmentées. Des subventions sont versées aux agriculteurs qui arrachent haies et vergers pour accélérer le remembrement agricole. La mécanisation agricole est alors en route. A partir de 1970, l’arboriculture fruitière évolue vers une production en basses tiges pour faciliter la culture et la récolte. En 2000, plus de 99 % des vergers hautes tiges ont disparu au profit des vergers “basses tiges” produisant des variétés standards dépendantes de pesticides. La dislocation des vergers hautes tiges dans notre région est évidemment liée à l’évolution des modes de culture et à l’industrialisation des techniques agricoles. En 1945, 68.204 ha de vergers hautes tiges sont recensés sur l’ensemble de la Belgique (voir image : Bulletin d’information et de documentation,
Banque Nationale de Belgique, Département d’Etudes et de documentation, août 1949). Aujourd’hui, le Service Public de Wallonie dénombre seulement 140 ha de vergers hautes tiges pâturés en Wallonie. Ce chiffre ne reflète cependant qu’une petite partie des vergers hautes tiges car il provient de l’enregistrement des prairies permanentes en tant que vergers pâturés. Il faut y ajouter les vergers qui n’ont pas été déclarés par crainte de ne plus pouvoir couper les arbres restants ou en raison de leur densité résiduelle en arbres trop faible. La part importante des vergers des particuliers et des collectivités n’est évidemment pas reprise dans ce dénombrement. Une étude par photo-interprétation doit venir compléter ces données pour avoir une meilleure représentativité. Suite à la destruction des vieux vergers et à leur non renouvellement, un grand nombre de variétés anciennes cultivées en HT a disparu ainsi que toute la faune sauvage associée. Les consommateurs n’ont donc plus accès aux produits de qualité issus de ces variétés, non traitées car adaptées depuis des siècles à notre terroir. |
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Source : Statistiques agricoles - études cartographique de l'agriculture belge 1989 - INS - Royaume de Belgique, Ministère des affaires économiques
Le graphique suivant reprend les données des recensements agricoles relatif à la superficie des vergers hautes tiges. Ces données correspondent aux déclarations des agriculteurs producteurs de fruits en vergers hautes tiges. Ces données ont été récoltées à la bibliothèque de l'Unité d’Économie et Développement rural de Gembloux Agro-Bio Tech en novembre 2017. Après 1990, les recensements agricoles n'ont plus pris en compte les vergers hautes tiges. Aujourd'hui, les 140 ha recensés en Wallonie correspondent aux vergers hautes tiges repris comme étant répertoriés dans des prairies à haute valeur biologique (mesure agro-environnementale, MC4).
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